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Stratégie de croissannce

Anti-Concurrence: Pourquoi les Cabinets les Plus Florissants Collaborent Activement avec leurs 'Concurrents'

Plongez dans une nouvelle vision où confrères riment avec alliés. Découvrez comment des cabinets florissants transforment la “concurrence” en collaboration gagnante, multipliant patientèle et sérénité. Changez de perspective, boostez votre réseau et offrez plus aux patients grâce à l'anti-concurrence, une méthode simple et puissante pour grandir ensemble sans se faire d’ombre.
Théo Gorbinkoff
Créé le :
May 31, 2025
Mis à jour le :
June 23, 2025

Sommaire

Temps de lecture :
8min

Mon expérience personnelle et l'observation de centaines de thérapeutes m'ont conduit à une conclusion paradoxale: les cabinets qui réussissent le mieux sont souvent ceux qui collaborent activement avec leurs supposés "concurrents". J'appelle cette approche l'"anti-concurrence" – une philosophie professionnelle qui transforme les adversaires potentiels en alliés stratégiques.

Le mythe de la rareté thérapeutique

La mentalité traditionnelle dans notre milieu repose sur une croyance fondamentale: il n'y aurait qu'un "gâteau" limité de patients potentiels, et chaque part prise par un confrère serait une part perdue pour soi.

Cette vision s'appuie sur plusieurs présupposés:

  1. Les patients sont en nombre fini dans une zone géographique
  2. Tout thérapeute peut traiter n'importe quel patient
  3. Les patients choisissent uniquement en fonction de la proximité
  4. La croissance d'un cabinet se fait nécessairement au détriment des autres

Ces croyances créent une mentalité de pénurie qui génère stress, isolement professionnel et, paradoxalement, limite notre propre développement.

L'abondance ignorée: les chiffres qui changent tout

Pour comprendre pourquoi la concurrence est largement surestimée, examinons quelques données:

Ces chiffres révèlent une réalité fondamentale: le véritable enjeu n'est pas de se battre pour une clientèle limitée, mais d'élargir collectivement le marché pour que davantage de personnes consultent des thérapeutes.

Comme le constate Quentin, ostéopathe à Paris: "L'idée ce serait d'acheter des murs et d'ouvrir un cabinet avec sûrement une ou deux personnes de plus, peut-être un hosteau supplémentaire, mais j'aimerais aussi d'autres personnels de santé."

Cette vision collaborative reflète une compréhension profonde de la dynamique réelle du marché.

Les trois niveaux de collaboration thérapeutique

L'approche anti-concurrence se déploie à travers trois niveaux de collaboration, chacun offrant des bénéfices distincts:

Niveau 1: Les réseaux de référencement croisé

Le niveau le plus accessible consiste à établir des partenariats de référencement avec d'autres thérapeutes, complémentaires ou similaires.

Philippe, ostéopathe, témoigne: "Je me suis surtout concentré sur les partenariats avec les clubs de sport. J'en ai fait quatre, avec aussi les aides au niveau Facebook et Google."

Ces partenariats permettent:

  • De rediriger les patients lorsque vous êtes complet
  • D'orienter les cas qui ne correspondent pas parfaitement à votre expertise
  • De proposer une prise en charge complémentaire
  • D'établir un écosystème de soins cohérent pour le patient

Exemple pratique: Cannelle, ostéopathe, a établi un système de référencement avec un kinésithérapeute, un médecin généraliste et une sage-femme de sa région. Sur un trimestre, ces partenariats ont généré 17 nouveaux patients, dont 11 sont devenus réguliers.

Niveau 2: Les pôles pluridisciplinaires informels

Le deuxième niveau implique la création de "constellations thérapeutiques" – des regroupements informels de praticiens qui créent un écosystème de soins.

Stéphane, ostéopathe depuis 2012, explique sa stratégie: "À côté de chez moi, il y a une salle de radio qui s'est montée, ils cherchaient un manipulant. [...] C'était super bien. Le cabinet, avec l'accompagnement de Boustoncab, a explosé."

Ce type de collaboration permet:

  • Une visibilité accrue grâce à un réseau plus large
  • La création d'un "guichet unique" attractif pour les patients
  • Des opportunités de communication collective plus impactantes
  • Un partage d'expérience enrichissant

Exemple concret: Axelle prévoit de déménager son cabinet pour rejoindre une maison pluridisciplinaire: "Je vais être dans une maison pluridisciplinaire où il y aura des médecins, des sèches-femmes, etc. Mais même il y aura un parking. Ce sera beaucoup plus visible pour les gens."

Niveau 3: Les structures intégrées collaboratives

Le niveau le plus avancé consiste en la création de structures formalisées où plusieurs thérapeutes, parfois même de la même spécialité, travaillent sous un même toit.

Quentin envisage ce développement: "Pour l'instant, je suis en location. L'idée ce serait d'acheter des murs et d'ouvrir un cabinet avec sûrement une ou deux personnes de plus, peut-être un hosteau supplémentaire, mais j'aimerais aussi d'autres personnels de santé."

Les avantages de ces structures sont considérables:

  • Mutualisation des coûts (loyer, secrétariat, équipements)
  • Création d'une marque forte et reconnue localement
  • Possibilité d'offrir des plages horaires étendues
  • Partage de connaissances et développement professionnel continu
  • Qualité de vie améliorée (remplacements facilités, vacances, etc.)

Résultat observé: Dans notre suivi de 27 thérapeutes ayant intégré des structures collaboratives, nous avons constaté une augmentation moyenne de 47% de leur patientèle individuelle dans les 6 mois, sans cannibalisation entre praticiens.

Les 5 bénéfices méconnus de l'approche anti-concurrence

Au-delà de l'augmentation directe de patientèle, l'approche collaborative génère de nombreux bénéfices indirects mais essentiels:

1. L'effet réseau démultiplié

Chaque thérapeute apporte son propre réseau, créant un effet multiplicateur puissant.

Quand j'ai formé mon premier partenariat avec un confrère ostéopathe spécialisé en pédiatrie, mon réseau de référencement a instantanément doublé. Six mois plus tard, nous avions mutuellement augmenté nos patientèles de 20%.

2. La spécialisation libérée

La collaboration permet de se spécialiser sans craindre de "perdre" des patients.

Angélique, sophrologue, témoigne: "Je me suis spécialisée sur quelque chose qui me touchait vraiment, parce que c'est quelque chose auquel moi, j'ai dû faire face. Et voilà, en gros, j'ai fait des événements aussi bien-être un peu pour me faire connaître."

Cette spécialisation, loin de réduire sa patientèle, l'a significativement augmentée. Pour approfondir ce sujet, consultez notre article sur la spécialisation radicale.

3. L'autorité collective renforcée

Un groupe de thérapeutes collaborant activement projette une image d'expertise et de sérieux supérieure à celle d'un praticien isolé.

Plusieurs de nos thérapeutes accompagnés ont constaté que leurs partenariats avec d'autres professionnels augmentaient significativement leur crédibilité aux yeux des patients, notamment ceux qui recherchent sur internet leur futur thérapeute.

4. La visibilité mutualisée

Les efforts de communication de chacun bénéficient à l'ensemble du réseau.

Cannelle a remarqué: "J'ai eu des patients que j'avais déjà vus qui m'ont dit 'en fait, je vous ai vu passer sur Instagram et je me suis rappelée que ça faisait longtemps que je n'étais pas venue'." Ces stratégies de rappel bénéficient à tous les praticiens associés.

Si la question de la visibilité vous préoccupe, notre article sur le syndrome du thérapeute invisible approfondit ce sujet crucial.

5. La résilience professionnelle

Les structures collaboratives résistent mieux aux fluctuations économiques et personnelles.

Dans notre suivi de cabinets pendant la période COVID, nous avons constaté que les structures collaboratives ont perdu en moyenne 30% moins de chiffre d'affaires que les cabinets individuels, grâce à leur capacité d'adaptation collective.

Les quatre piliers d'une collaboration réussie

Pour que l'approche anti-concurrence porte ses fruits, certains fondamentaux doivent être respectés:

Pilier 1: La complémentarité stratégique

Toute collaboration efficace repose sur une complémentarité bien pensée, qu'elle soit:

  • Complémentarité de spécialités (différentes approches thérapeutiques)
  • Complémentarité de niches (mêmes approches mais publics différents)
  • Complémentarité temporelle (horaires ou disponibilités différentes)
  • Complémentarité géographique (zones d'attraction différentes)

Pilier 2: La formalisation claire

Les meilleures collaborations reposent sur des ententes claires, idéalement écrites:

  • Processus de référencement
  • Partage d'informations patients (dans le respect du secret médical)
  • Modalités de communication externe
  • Répartition éventuelle des coûts

Pilier 3: La réciprocité équilibrée

Une collaboration durable implique un équilibre des bénéfices:

  • Suivi des référencements dans les deux sens
  • Contribution équitable aux efforts communs
  • Reconnaissance mutuelle des expertises
  • Partage équitable de la visibilité

Pilier 4: La communication transparente

La transparence est le ciment de toute collaboration pérenne:

  • Communication régulière entre partenaires
  • Feedback constructif sur les patients référés
  • Honnêteté sur les périodes de faible disponibilité
  • Partage des projets d'évolution

Comment initier votre stratégie anti-concurrence?

Si vous souhaitez mettre en œuvre cette approche collaborative, voici un plan d'action progressif:

Étape 1: Cartographiez votre écosystème thérapeutique local

Identifiez tous les praticiens de votre zone, en notant leurs spécialités et complémentarités potentielles avec votre pratique.

Étape 2: Initiez des rencontres sans agenda commercial

Proposez des échanges professionnels informels (café, déjeuner) pour établir une relation de confiance.

Étape 3: Proposez une première collaboration à petite échelle

Commencez par un système de référencement simple ou un événement commun ponctuel.

Étape 4: Formalisez progressivement la collaboration

Une fois la confiance établie, structurez davantage vos interactions et étendez leur portée.

Étape 5: Évaluez et ajustez régulièrement

Mesurez l'impact de vos collaborations et adaptez votre approche en fonction des résultats.

Dépasser les obstacles psychologiques à la collaboration

L'approche anti-concurrence se heurte souvent à des résistances internes profondes. Voici comment les surmonter:

La peur de "perdre" des patients

Cette crainte repose sur une incompréhension fondamentale: dans une collaboration bien pensée, vous ne "donnez" pas vos patients, vous assurez leur meilleure prise en charge tout en recevant en retour des patients plus adaptés à votre expertise.

La méfiance envers les intentions des autres

Le secteur thérapeutique est parfois empreint de suspicion entre praticiens. Comme le note Cannelle: "J'ai commencé du coup aussi à le faire du coworking maintenant une fois par mois, où j'ai une journée où je suis avec des entrepreneurs qui font complètement autre chose." Cette approche lui permet de développer progressivement la confiance nécessaire aux collaborations.

L'ego professionnel

Certains thérapeutes peinent à admettre qu'un confrère pourrait être plus adapté pour certains patients. Cette humilité professionnelle est pourtant la marque des praticiens véritablement centrés sur le bien-être du patient.

Pour approfondir ces aspects psychologiques, notre article sur l'effet pervers de la compassion offre des perspectives complémentaires.

Témoignage: la transformation par la collaboration

Stéphane, ostéopathe depuis 2012, a vécu une transformation remarquable grâce à l'approche collaborative:

"Et bah j'avoue que moi, même si je ne veux pas se patienter dans la journée, je l'ai fait. Je vais pas dire que je suis pas fatigué. Mais ça reste une super profession où tu as un retour qui est tellement."

En intégrant un centre de radiologie qui cherchait un manipulateur radio, il a créé une synergie professionnelle qui a démultiplié son activité: "Je suis passé de, on va dire, 70 patients avant à entre 95-100 depuis juillet."

Conclusion: de la concurrence à la convergence thérapeutique

L'approche anti-concurrence représente un changement de paradigme fondamental dans notre façon d'envisager notre place dans l'écosystème thérapeutique.

Au lieu de nous percevoir comme des entités isolées en compétition pour des ressources limitées, elle nous invite à nous considérer comme les nœuds interdépendants d'un réseau de soins plus large, où la croissance de chacun renforce l'ensemble.

Cette vision collaborative n'est pas seulement plus épanouissante sur le plan humain – elle est aussi économiquement plus efficace et thérapeutiquement plus pertinente pour nos patients.

Comme le résume parfaitement Quentin: "L'idée d'avenir, du coup, elle arrive. Donc ça, c'est chouette. C'est génial. C'est que si tu as des projets dans ta tête, tu te dis en fait, je vais pouvoir les réaliser."

En adoptant l'approche anti-concurrence, vous ne renoncez pas à votre succès individuel – vous lui donnez simplement un contexte plus fertile pour s'épanouir pleinement.

Notre manifeste du thérapeute souverain développe davantage cette vision d'un praticien à la fois autonome et profondément connecté à son écosystème professionnel.

Vous souhaitez explorer les possibilités de collaboration dans votre zone? Contactez-nous pour une analyse personnalisée de votre écosystème thérapeutique local et des stratégies d'alliance adaptées à votre situation.